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Mostafa Mohammadi est élève en terminale CAP Commercialisation et Services en Hôtel-Café-Restaurant (HCR). Depuis son arrivée en France en 2022, il a parcouru un chemin remarquable, entre rigueur scolaire et engagement sportif. À travers quelques questions simples, nous retraçons ici son parcours, marqué par des choix réfléchis, une grande discrétion et une détermination sans faille.
Voici son histoire.
Voulait-il faire un CAP HCR ?
Non. À son arrivée en France en 2022, Mostafa Mohammadi n’avait qu’une idée en tête. Il rêvait de devenir champion de MMA. La voie professionnelle en hôtellerie-restauration n’était pas un choix de cœur.
Y est-il allé à reculons ?
Oui, au départ. Il a intégré le CAP HCR en 2023-2024, sans grande conviction. Repéré par le GPDS (Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire), en raison d’un risque de décrochage, il a rapidement retrouvé le cap dès qu’un tutorat a été mis en place. Il lui a suffi qu’on croie en lui, qu’on soit simplement présent. Le reste, c’est lui qui l’a fait. Il ne s’est jamais permis de faire semblant. Très vite, il a décidé d’être un élève à part entière. Il a appliqué les consignes, écouté les conseils, travaillé sérieusement. En le voyant aujourd’hui, en deuxième année de CAP, il est difficile d’imaginer qu’il n’ait pas choisi cette voie dès le départ.
Est-il un élève engagé ?
Oui. Et même plus que cela. Mostafa est de ces jeunes qui vont au bout de ce qu’ils entreprennent. Lorsqu’il est en stage, il est irréprochable. Respectueux, professionnel, motivé. Les tuteurs le disent : il donne entière satisfaction. Il a même dû refuser plusieurs propositions d’embauche. On lui fait naturellement confiance.
Et dans le sport ?
C’est là que sa personnalité éclate au grand jour. Mostafa est un passionné de Mixed martial arts, de rigueur, d’effort. Très bon footballeur, il avait intégré un club dès son arrivée à La Rochette (77). Il y brillait, mais il a su faire un choix, sachant que commencer le football à 17 ans ne suffirait pas pour percer au haut niveau. Alors il s’est tourné vers la lutte, une discipline qui lui ressemble.
Était-ce un choix de raison ?
Oui. Mostafa a troqué le MMA pour la lutte, conscient que le premier comportait trop de risques, notamment de blessures au visage, incompatibles avec son activité en travaux pratiques, où il est en contact direct avec les clients à la brasserie d’application. La lutte, elle, demande tout autant d’endurance, de stratégie, de maîtrise corporelle et de volonté, mais avec des règles plus codifiées et protectrices.
Et cette discipline, il l’incarne. Assidu, rigoureux, concentré, Mostafa vit le sport comme une hygiène de vie. Il s’entraîne tous les jours, même chez lui. Pour lui, ce n’est pas une contrainte mais un équilibre. La lutte est devenue un espace d’expression et de dépassement, une école du mental autant que du corps. Et ses efforts ont porté leurs fruits. Le 4 mai dernier, il a remporté la médaille d’or lors du Challenge international Beaugrand-Jacob, une compétition qui s’est tenue à Calonne-Ricouart, rassemblant 240 athlètes venus de plusieurs pays.
A-t-il parlé de sa victoire ?
Non. Et c’est aussi ce qui le rend admirable. Il n’en a soufflé mot à ses camarades ou à ses enseignants. Il est resté fidèle à ce qu’il est, discret, pudique, modeste. Lorsqu’on lui a proposé une interview, il a été surpris, presque gêné. Il ne comprenait pas qu’on s’intéresse à lui. Il n’a jamais cherché les projecteurs, mais il a toujours avancé avec détermination.
Et au fond, pourquoi se bat-il autant ?
Parce qu’il est animé par une force intérieure profonde. Quelque chose de plus fort que l’envie de réussir. Un élan, un lien, peut-être invisible mais très présent, qui lui donne cette solidité. Ceux qui le connaissent savent combien il transforme les épreuves en énergie constructive. Sans bruit, sans plainte, mais avec constance.
Qu’apprend-on à ses côtés ?
Beaucoup. Mostafa est de ces élèves qui nous rappellent que la force ne se crie pas. Elle se vit. Il est déterminé, travailleur, lucide, rêveur aussi. Il sait faire des choix, même difficiles, et il s’engage pleinement, que ce soit en cours, en stage ou sur un tapis de lutte.
Son parcours est une belle leçon de persévérance. L’avenir dira où son chemin le mènera. Mais que ce soit dans l’hôtellerie-restauration, où il a su s’impliquer et pourrait faire une belle carrière, ou dans le sport, où sa rigueur et son éthique l’honorent, nous lui souhaitons de trouver sa voie.
Les réussites comme celle de Mostafa rappellent à quel point les parcours en lycée professionnel sont riches de diversité, de personnalités, de résilience. Chaque élève avance avec son histoire, ses aspirations, ses combats.
Faire de l’école un lieu d’apprentissage et de confiance en soi, accompagner chaque élève dans son parcours, encourager les efforts et reconnaître les engagements, voilà ce qui donne tout son sens à notre mission.
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