Bandeau
Lycée Antonin Carême
Slogan du site
Descriptif du site
Du roman à la barre
Article mis en ligne le 30 mai 2025

par Mme Sandra Labry

Cet article est accessible à tous les lecteurs. Les images sont décrites dans l’alternative textuelle, une version audio et un script complets sont également disponibles en bas de page.

Quand nos lycéens font vivre la justice

Ce vendredi 23 mai 2025, le silence feutré d’une salle d’assises du tribunal judiciaire de Melun a été rompu par la voix tremblante d’une jeune avocate, qui n’était autre qu’une élève de seconde Gestion-Administration. Cinquante lycéens professionnels de Savigny-le-Temple avaient quitté leurs salles de classe pour faire littéralement, l’expérience de la justice à l’occasion de la Journée Nationale de l’Accès au Droit (JNAD).

Photo de groupe avec les élèves ayant rejoué le procès et de gauche à droite, l'auteur, M. Clément, Mme Vallée enseignante-documentaliste, M. Vernez, enseignant lettres-histoire et M. FORTIN, proviseur.
Reconstitution d’une audience au tribunal

Un projet commencé dans les pages d’un roman

Tout est parti du prix littéraire S-Prix Critik pour lequel trois classes de 2nde Gestion-Administration, de 1ère année de CAP Pâtisserie et de 1ère année de CAP Hôtel-Café-Restaurant, ont lu Coupable ? d’Yves-Marie Clément, un récit qui s’achève sans verdict et confie au lecteur la responsabilité de juger. Après une rencontre avec l’auteur le 1er avril, puis une immersion au tribunal le 11 avril, les élèves ont peu à peu troqué leur posture de lecteurs pour celle d’acteurs de justice.

Alternative textuelle (alt) : Graphique en bandeau horizontal représentant une flèche bleue graduée en trois segments. Sous chaque segment, un jalon indique la date et l'action.
Chronologie du projet

23 mai, la fiction prend chair

Le thème retenu par le Conseil départemental de l’Accès au Droit de Seine-et-Marne (CDAD 77) pour cette 8ème édition de la JNAD, « La Justice en France : comprendre et expérimenter », tombait à pic. Vingt élèves, entraînés à l’improvisation théâtrale, ont prêté leurs voix aux protagonistes du roman : juge, procureur, avocats, jurés ou encore accusée. Pendant que leurs camarades endossaient le rôle de public et de journalistes, ils ont rejoué l’audience complète, du rappel des faits jusqu’aux réquisitions.

Une élève, se tient debout, de sos derrière un pupitre pour répondre aux questions de la cour. Face à elle, une douzaine de camarades en robes d'audience sont assis sur les bancs du tribunal, dans la salle d'audience boisée.
Audition de l’accusée

Un regard professionnel et ministériel

Dans la salle, l’émotion était palpable :

  • Madame Chevrier, Secrétaire Générale du ministère de la Justice, avait fait le déplacement pour saluer « une pédagogie qui donne chair au droit ».
  • Magistrats, greffiers et avocats du Tribunal Judiciaire de Melun accompagnaient chaque étape, répondant aux questions des élèves sur la présomption d’innocence ou le rôle du jury populaire, déjà abordées lors de la visite d’avril.
  • L’auteur Yves-Marie Clément lui-même y a assisté et a été

    « ému de voir ses personnages reprendre vie entre le marteau et le pupitre »

    .

Photo des autorités judiciaires et académiques avec de gauche à droite : Mme Chevrier, Mme Liaud, M. Picard, Mme Navarro, M. L'Helgoualc'h, M. Bourlès.
Autorités judiciaires et académiques
Photo de la cour reconstituée, avec les élèves dans les rôles de magistrats, accusée et l'auteur au pupitre s'adressant à la salle.
Cour d’Assises rajeunie
Photo témoignant de la vive émotion d'Yves-Marie CLEMENT de voir son œuvre littéraire interprétée par ces jeunes dans une enceinte judiciaire.
Emotion de l’auteur

Des compétences bien réelles derrière un procès fictif

Préparer un dossier de plaidoirie, décoder le vocabulaire juridique, maîtriser sa prise de parole… autant de savoir-faire qui dépassent le seul cadre littéraire. Pour beaucoup, la découverte que chacun peut être informé gratuitement de ses droits, quel que soit son âge ou sa situation, a été une révélation.

L’histoire qu’ils rapporteront…

Au sortir de l’audience, les élèves ne parlaient plus seulement de livres, mais d’engagement citoyen. L’un d’eux confiait vouloir « devenir greffier, pour être au cœur de la vérité ». D’autres, plus étonnés, retenaient qu’un mineur peut comparaître dès 13 ans dans des cas graves. Une réalité découverte en amont du projet.

…Et la nôtre

De la lecture silencieuse à la gravité d’une salle d’assises, nos lycéens ont traversé, en quelques mois, toutes les dimensions de la justice : intellectualiser, questionner, observer… puis agir. En offrant ce terrain d’expérimentation unique, la Journée Nationale de l’Accès aux Droit aura confirmé qu’un roman peut devenir une passerelle puissante vers la citoyenneté et rappeler, à tous, que l’accès au droit n’est pas qu’un concept. C’est un droit fondamental, qui commence parfois par une histoire bien racontée.

L'auteur participant à la série de questions/réponses avec les professionnels du droit, les journalistes et les élèves dans le public.
Séance Q/R

Remerciements

Ce projet a été mené dans le cadre du partenariat Éducation nationale–Justice.

Il n’aurait pas vu le jour sans le soutien du prix littéraire S-Prix Critik, du CDAD 77 et de son coordonnateur, Monsieur Naoui et nous les en remercions.

Nos sincères remerciements vont également au tribunal judiciaire de Melun, en particulier à son Président, à Monsieur le Procureur et à l’ensemble des magistrats, greffiers et avocats mobilisés, à Monsieur Picard, Directeur Académique Adjoint de Seine-et-Marne, Madame Chevrier et à l’auteur, Yves-Marie Clément, pour leur présence bienveillante.

Côté lycée, bravo aux enseignants porteurs du projet : Mme Vallée, Mme Braud, Mme Gutierrez et M. Vernez, ainsi qu’aux 50 élèves des classes de 2GA-TL, de 1CAP2P et de 1CAP2HCR, sans oublier notre équipe de Vie scolaire et la direction, pour leur appui logistique.

Photo de Mme Chevrier félicitant tous les acteurs de ce projet.
Félicitations aux acteurs du projet

📎 Script accessible au format PDF

🎧 Version audio